À 26 ans, elle a toujours vécu à Bukavu, à l’est du pays. elle y a connu notre partenaire l’Apef (association pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin) « grâce à sa réputation dans la ville », et a très vite souhaité rejoindre l’organisation : « J’en ai beaucoup entendu parler en bien autour de moi, dans Bukavu, aussi de la part des travailleuses du textile, des vendeuses de souliers…C’est une organisation féminine alors je me suis dit que c’était pour moi. l’apef m’a proposé de faire la formation en teinturerie. J’étais donc stagiaire et apprenante en teinturerie. Puis j’ai fait un travail d’animatrice. en deux ans je suis devenue moi-même formatrice teinturière ! »
Une dose supplémentaire de pédagogie
Judith a travaillé cette année avec Thomas Brigatti, notre volontaire sur place, et Chloé Inisan, notre chargée de formation, pour injecter une dose supplémentaire de pédagogie dans les formations proposées par l’Apef. C’est un véritable parcours de formation qui a été mis en place pour accompagner les femmes qui se forment : formations techniques visant à générer des revenus mais aussi formations aux droits, en santé et puis visites d’ateliers de couture, rencontres avec des hommes de la communauté, avec d’anciennes apprenantes… « Thomas m’a aidée pendant des mois à me préparer. ensemble nous avons préparé des fiches pour la formation en teinturerie. Il m’a aidée avant la session de formation, on a travaillé en binôme pour préparer les 3 premières fiches de formation, ensuite j’ai préparé toutes les autres, 21 au total. »
C’est toute sa méthodologie qui s’est améliorée : « Je ne suis pas formatrice à donner la leçon du matin au soir, si je puis dire. Par exemple quand je vois des femmes qui ne suivent plus ou bien sont fatiguées, alors j’arrête tout et je propose un jeu, je fais de l’animation. »
Judith Furaha, au centre
Mieux transmettre les connaissances
Renforcer les techniques pédagogiques de Judith (et de l’équipe du centre de formation de l’Apef) veut dire mieux transmettre les connaissances aux femmes. Celles-ci apprennent les rudiments des métiers du textile : coupe-couture ou teinture. Mais elles vont surtout s’insérer dans la société, s’affirmer et reprendre peu à peu la place qui leur revient. Souvent le métier de formatrice de Judith va plus loin, lorsque les femmes se confient à elles : « tous les jours je les vois, certaines restent en classe et à la fin viennent me parler. Elles me racontent leurs difficultés malgré mon jeune âge et le fait que je sois célibataire. et après elles viennent toutes me raconter les résultats positifs. même si je suis formatrice je dois aider les autres femmes en difficulté et faire en sorte qu’elles s’ouvrent à moi. »