Avec qui as-tu travaillé pendant cette mission ?
Pendant deux jours, j’ai travaillé avec l’équipe du MPP mobilisée sur le projet, c’est-à-dire six animateurs et deux techniciens qui sont sur le terrain auprès des groupements paysans. Etaient aussi présents un agronome qui fait le lien entre le terrain et les bureaux du MPP, et Mulaire Michel, le coordinateur du projet. Chez Frères des Hommes, nous sommes davantage en contact avec les « cadres ». Ici, l’objectif était donc de recueillir la parole des personnes qui mettent en œuvre les activités sur le terrain et avec qui on ne dialogue jamais directement.
Pendant cette mission, tu es revenue avec le MPP sur la troisième année du projet, quelle est la progression ?
J’ai commencé par leur demander de réfléchir individuellement aux actions qu’ils avaient réalisées et qui les avaient particulièrement marquées. Ce qui en est ressorti, c’est que des liens se sont créés au cours de cette troisième année entre les cadres et le terrain. En décembre, un atelier de paysans à paysans a été conduit et cela a créé des espaces où les accompagnateurs, les animateurs, les techniciens, les personnes accompagnées et les cadres sont davantage mélangés. Ça a favorisé la prise en compte et une meilleure connaissance des besoins des paysans de la part des cadres. Et cela a aussi amélioré l’accompagnement du MPP.
Nous nous sommes ensuite concentrés sur les effets positifs des actions du projet dans l’amélioration des conditions de vie des paysans, sur l’organisation collective (les groupements et les brigades agrosylvicoles), et sur l’organisation de l’équipe projet du MPP. Par exemple, concernant les familles paysannes, les participants ont constaté une amélioration des techniques de travail des paysans en lien avec la formation faite sur les pratiques agricoles. Sur l’organisation collective, les formations ont effectivement renforcé les compétences des animateurs et des agroécologistes qui sont du coup mieux outillés pour former de nouveaux groupements. Il a aussi été noté qu’aujourd’hui il y a plus de motivation chez les membres des groupements à vouloir participer à des actions de solidarité.
Quelles sont les activités prévues pour la 4e et dernière année du projet ?
Collectivement, on a identifié les activités qui restaient à réaliser. Par exemple concernant l’accompagnement technique, il reste à diffuser des capsules vidéo pédagogiques. Un poster qui illustre le jardin prekay idéal a aussi été réalisé. Ce sont des outils pour les formations des paysans. Pour cette 4e année, l’accompagnement des familles et des brigades agro sylvicoles va continuer, mais ce qui est nouveau c’est qu’ils veulent renouveler les échanges de pratiques entre les paysans et la mise en relation entre cadres, animateurs et paysans. La dynamique de réunion des formateurs va aussi continuer pour cette 4e année. Le MPP va travailler sur les supports de suivi post formation et des outils pour que l’agroécologiste aille former des familles modèles. Ils vont aussi produire un document d’analyse pour voir comment l’appui technique évolue au sein du MPP Enfin, on va aussi poursuivre l’analyse de l’impact du projet avec notamment la mise en place d’un système d’observation des changements.
Vous êtes aussi revenus sur l’accompagnement du MPP par Frères des Hommes, quelle forme prend cet accompagnement ? Comment réagit le MPP à celui-ci ?
Avec le MPP, nous sommes dans une relation partenariale riche et horizontale, et tout le monde est assez à l’aise de se dire les choses. Les champs de travaux communs sont bien définis, et ce qui relève de la stratégie interne des organisations est aussi bien clair. On est aussi dans de la co-construction permanente. Pendant l’atelier, nous sommes revenus avec les partenaires sur une chronologie des faits qu’ils considèrent comme marquants dans cet accompagnement. A partir de là, on leur a demandé en quoi cela avait des effets sur le renforcement de compétences du MPP et de Frères des Hommes.