À l’origine de l’histoire de Mathilde au sein de la Pépinière de la Solidarité Internationale, on trouve d’abord un engagement profond et sincère pour la protection de l’environnement, un engagement qui s’est d’ailleurs concrétisé dans sa vie professionnelle : Mathilde est paysagiste. À la suite du premier confinement en 2020, Mathilde se questionne sur un vide à combler, une envie d’agir autrement peut-être, mais une envie de faire quoi qu’il en soit. Elle s’est d’ailleurs confiée le 30 janvier sur son envie de « rencontrer de nouvelles cultures, de découvrir la solidarité internationale, de s’engager dans le milieu associatif », mais également sur une volonté profonde de mettre en lien les paysages et le développement d’un territoire qui lui était jusqu’alors inconnu. La soif de découvrir un pays, un continent était en effet un autre de ses éléments de motivation.
Mathilde a débuté son engagement au sein de la Pépinière en tant que tutrice, désireuse d’accompagner le parcours d’un jeune bénévole porteur de projet, avant de réaliser que c’était plutôt son envie d’agir en tant que Pépin qui l’attirait réellement. Soutenue par son tuteur Marc, autre bénévole de l’équipe de Paris, Mathilde choisit rapidement de se tourner vers les équipes d’Adenya au Rwanda. « L’action s’est construite assez simplement, je voulais faire quelque chose en lien avec les paysages et l’environnement. […] J’avais vu qu’Adenya avait aussi un projet en lien avec l’éco-tourisme et ça m’a beaucoup attirée. Je les ai contactés, et Juvénal m’a dit qu’il y avait un projet qui pouvait se faire à la période sèche, au moment où je voulais partir, et je me suis dit bingo ! » Progressivement, les contours de son action de solidarité se dessinent : dans la zone du marais de Rwabuganda, à Kibého dans le Sud du pays, Adenya soutient l’aménagement d’une ferme école agroécologique et d’un espace écotouristique permettant de valoriser les ressources locales et cette grande étendue vallonnée, jusque-là non-exploitée.
©Mathilde Vasnier - Croquis réalisé par Mathilde et groupe de paysan·e·s dans le marais de Rwabuganda
Mathilde s’est insérée dans ce projet à long terme porté par Adenya. Elle est venue avec ses planches à dessins, ses feutres et son appareil photo, en proposant des plans d’aménagement de l’étang du marais. Surtout elle a co-animé des ateliers avec les populations locales (paysan·ne·s et étudiant·e·s). Avant son départ, Mathilde nous expliquait : « Les ateliers ont pour objectif de recueillir les premières idées des populations sur place, pour voir ce vers quoi eux ils voudraient tendre pour qu’Adenya puisse s’en saisir et adapter son projet. C’est un projet qui va être déroulé pendant encore 35 ans, donc on n’en est qu’au début. Je voudrais relever les envies des habitants. Je sais qu’ils pensent à un camping, à un sentier cycliste ou pédestre, et de la pêche sur un étang plus grand, mais l’idée c’est de savoir si ça convient à tout le monde, et surtout s’ils ont des idées originales. »
©Mathilde Vasnier - Lors d’un atelier de concertation
À son retour, Mathilde confie avoir été particulièrement marquée par « la force, la détermination, la volonté de ces hommes et ces femmes » mais également par « la force du collectif et la générosité de tous ceux qui ont contribué à cette action. » Ces quatre semaines passées au Rwanda n’ont pas été de tout repos, et Mathilde explique avoir eu parfois des difficultés à s’adapter, tant à la langue locale qu’à l’isolement géographique. Elle témoigne également des difficultés rencontrées à mener ce projet bénévole en parallèle de son activité salariée, mais affirme que cela lui a permis de se dépasser sur beaucoup de sujets. Elle a su s’adapter, apprendre tant sur elle-même que sur les autres : « Cela m’a apporté une force interne pour faire des choses et une légèreté pour relativiser des choses qui me semblent plus si graves. » De cette expérience, elle ressort renforcée et éclairée sur ses projets professionnels, et avec l’envie de poursuivre son engagement solidaire sous d’autres formes ! Mathilde conclut d’ailleurs sa restitution en disant que l’on peut avoir l’impression qu’il ne s’agit que d’une goutte d’eau, « mais que cela participe à la meilleure connaissance des êtres humains entre eux, au mieux vivre et à la paix. »
Un grand merci à Mathilde d’avoir partagé son expérience de Pépin, qui nous l’espérons pourra inspirer bien d’autres initiatives de ce genre ! Adenya et les populations locales poursuivent l’aménagement de la zone et s’appuient notamment sur la contribution de notre Pépin pour imaginer un espace écotouristique qui saura faire découvrir la richesse des lieux aux visiteurs tout en les sensibilisant aux pratiques respectueuses de l’environnement !