La Pépinière de la solidarité internationale est un dispositif d’accompagnement de porteurs de projets, appelés « Pépins ». Elle s’adresse également à ceux qui souhaitent accompagner un ou plusieurs Pépins dans leur démarche en devenant « tuteur·trice » bénévole et en intégrant une équipe locale.
Souhila est tutrice au sein de la Pépinière de la Solidarité Internationale, elle accompagne un trio de Pépins de l’équipe de Bordeaux, Amélia, Anna-Lou et Stéphanie. Ces dernières ont choisi de contribuer aux actions de la coopérative « COOPERES » qui est l’une des coopératives de restauratrices et transformatrices de fruits et légumes accompagnée par AJE, un de nos partenaires au Sénégal.
Issue d’un parcours professionnel autour de l’inclusion sociale de manière générale et ayant fait des études en sociologie et anthropologie (et notamment sur le développement international), Souhila n’est pas étrangère aux thématiques de la transformation sociale.
« Au niveau professionnel je travaille à l’inclusion sociale en direction de personnes en situations de vulnérabilités en France et j’ai une petite étoile vers l’international. Dans mes études je m’orientais davantage vers les ONG et j’ai fait plusieurs missions de bénévolat dans des structures associatives sur le continent africain notamment » nous rapporte-t-elle.
Se dresse ainsi un portrait militant et engagé d’une tutrice de la Pépinière de la Solidarité Internationale.
Comment as-tu découvert Frères des Hommes et la Pépinière de la solidarité internationale ?
« C’est en surfant sur internet que je suis arrivée sur Frères des Hommes ! Comme une pelote de laine j’ai découvert la Pépinière via une plateforme web, au fur et à mesure que je tirais sur le fil, ma curiosité et mon intérêt n’ont cessé de grandir »
Qu’est-ce qui t’a attirée ?
« J’ai été attirée par la notion « International » et au fur et à mesure des étapes d’intégration [au sein de l’équipe locale et de l’association] j’ai progressivement compris la notion de « Pépin » et « tuteur ». J’ai beaucoup aimé le positionnement de « faire avec » les acteurs locaux, à « leurs côtés » ainsi que la posture de Pépin qui apporte une opportunité unique d’expérience et d’ouverture sur d’autres cultures. Ce sont des moments de rencontre qui peuvent marquer des vies. Les actions développées au sein de la Pépinière sont pour moi véritablement porteuses de sens car concrétisent « le faire collectif » - une notion pas simple à réaliser et si riche ! »
Qu’est-ce qui t’a motivée à accompagner des Pépins à co-construire leur action de solidarité ?
« Dans ma démarche de bénévolat, c’était justement ce que je recherchais : participer à un projet collectif, contribuer à une action au service des populations accompagnées par les partenaires mais aussi tout simplement passer de bons moments avec des personnes aux multiples parcours de vie et de générations différentes. Bref, réunir nos forces collectives et nos enthousiasmes pour construire une action de solidarité internationale, peu importe d’où l’on vient et qui l’on est. Ce type d’investissement est pour moi très important, cela apporte beaucoup de richesse qu’on ne peut pas trouver ailleurs. Le lien avec les autres bénévoles et salarié·e·s est vraiment crucial. A Bordeaux, nous avons commencé par chercher un lieu pour se réunir en équipe – ce fut par ailleurs l’occasion de découvrir ce lieu associatif, l’espace Paul Bert, qui nous accueille avec gentillesse et qui développe des projets sur son territoire. »
Peux-tu nous parler de ton trio de Pépins ?
« En tant que tutrice, j’accompagne Amelia, Anna-Lou et Stéphanie qui co-construisent leur action de solidarité avec AJE. Nous avons d’ailleurs échangé avec ce partenaire au Sénégal à plusieurs reprises. Nous nous sommes réparties les Pépins au sein de l’équipe de Bordeaux qui accompagne, aujourd’hui, trois actions Pépins. Jusqu’à maintenant il y a un travail collégial et collectif avec les bénévoles de l’équipe qu’elles soient Pépins ou tutrices, et je pense que nous allons poursuivre quelque chose de collectif même si les trois actions n’ont pas la même temporalité. Nous portons cette envie de « fil rouge », une sorte de tronc commun pour les trois actions à co-construire tout en respectant des rythmes différents selon leur avancement. La dynamique au sein de l’équipe bénévole de Bordeaux s’est faite naturellement et toujours avec de la bonne humeur !
Je trouve que le délai, la temporalité est rapide. Peut-être que du côté Pépin il y a une sorte d’impatience et un enthousiasme qui sont tout à fait compréhensibles, mais vu la nécessité de mûrir les actions, de construire avec les partenaires et tout simplement d’apprendre à se connaître, il est essentiel de s’accorder du temps et de le prendre. »
Qu’est-ce que représente pour toi ton engagement en tant que tutrice ?
« Pour moi être engagée c’est contribuer à une cause. On se donne, on prend du temps, on s’en donne les moyens, on contribue à une cause qui répond à nos valeurs. Être tutrice, c’est accompagner le Pépin dans la construction de son action mais aussi dans le positionnement vis à vis des partenaires et populations locales. Ce « temps de positionnement » et de communication avec les partenaires est très important, il peut y avoir des incompréhensions et ces temps d’échanges sont cruciaux pour co-construire l’action, une sorte de fondation comme une maison ! »
Comment t’es-tu sentie accompagnée par Frères des Hommes ?
« En termes de ressources proposées par les salarié·e·s du pôle vie associative, je trouve qu’il y a énormément d’outils et d’accompagnement – nous obtenons des réponses très rapidement et l’équipe salariée est toujours là pour nous aider quand nous en avons besoin. Il y a aussi toutes ces propositions de formations qui sont d’une très grande richesse. Tout cela est très rassurant pour les bénévoles. »
Nous remercions Souhila pour le temps qu’elle prend et investie au sein de Frères des Hommes et notamment, pour avoir pris le temps de répondre à nos questions pour présenter son parcours.
Si vous voulez suivre l’action du trio de Pépins qu’elle accompagne ainsi que les autres actions en cours, c’est par ici.