Pourquoi cette mission au Rwanda ?
Nous avons mené 5 jours d’atelier. On a travaillé avec toute l’équipe du projet sur place, soit 15 personnes. Le but, c’était de partager les enjeux du projet et faire découvrir les activités prévues aux animateurs qui ont récemment rejoint le projet, réfléchir tous ensemble à la manière dont les formations seront dispensées puis retransmises entre paysans, et aussi valider collectivement les objectifs des formations. Au-delà de l’aspect technique, on s’est demandé comment s’adapter au mieux au profil des paysans qui vont recevoir les formations, par exemple ceux qui sont analphabètes.
Qui bénéficie de ce projet ?
En tout, il y a 1 100 familles de paysans que l’on va regrouper selon le type d’animal qu’ils élèvent. L’idée c’est de les former pour qu’ils puissent subvenir au mieux à leurs besoins. Ces mêmes paysans devront ensuite remettre un des petits de leur bétail à d’autres familles à qui ils transmettront aussi ce qu’ils ont appris… tout ça permettra de toucher indirectement des milliers d’autres personnes.
Comment ce projet peut-il contribuer à l’amélioration des conditions de vie des paysans ?
Le projet vise à répondre aux besoins des paysans vulnérables qui ont très peu de terre. Il faut savoir que souvent, ils ont du mal à se nourrir. En développant avec eux des pratiques d’élevage et des techniques agricoles, et en leur fournissant des petits animaux et des semences, ils pourront s’alimenter mieux qu’avant. Ils pourront aussi augmenter leurs revenus. Par exemple, si une famille reçoit des poules, elle pourra garder les œufs pour se nourrir, mais aussi en vendre sur le marché pour pouvoir acheter un peu plus de terre ou payer les frais de scolarité des enfants. Le deuxième objectif est de renforcer l’estime de soi de ces paysans et renforcer aussi leur capacité à dialoguer avec les autorités. Ce que l’on voudrait aussi, c’est qu’ils participent vraiment au développement de leur territoire via des actions avec d’autres acteurs, comme les écoles ou les centres de santé.
La dimension collective est donc importante ?
Oui. Le fait de rassembler les paysans en groupements leur donne l’occasion d’échanger leurs pratiques. C’est une manière de poursuivre les formations au-delà des temps d’ateliers qui sont courts. Les animateurs vont aussi accompagner les paysans à développer des systèmes d’épargne solidaire, des activités comme des jardins potagers ou des poulaillers collectifs. Ça permet vraiment de renforcer l’entraide et la solidarité au niveau local.
Quelles sont les activités à venir suite à votre mission ?
D’abord, on va mettre en forme un guide à destination des animateurs/formateurs qui vont accompagner les familles paysanne. On va ensuite rassembler les 1 100 familles en groupements, avant qu’ils ne commencent à être formés. En parallèle, on va leur distribuer les semences, le petit bétail, etc. Les animateurs du projet travailleront aussi à identifier les forces et les faiblesses des différents groupements et grâce à ça, on va pouvoir connaître exactement ce sur quoi ils ont besoin d’être renforcés. En attendant une nouvelle mission en juin prochain, Frères des Hommes continue de travailler à distance avec l’équipe, avec l’appui de notre toute nouvelle volontaire, Jovanna Bedoya qui s’envole très prochainement pour le Rwanda !