Je m’appelle Jovanna Bedoya, cela fait 11 ans que je suis en France. J’ai fait des études de sciences politiques et de sociologie au Pérou. Au bout de quelques années, j’ai eu envie d’expérimenter d’autres choses dans d’autres pays. J’ai eu l’opportunité de faire un échange d’étude avec Science-Po ici à Paris. Ça m’a permis de venir et de finaliser mon master.
Qu’est-ce qui t’a décidé à postuler pour ce poste de volontaire ?
Lorsque j’ai découvert l’annonce pour ce volontariat, je terminais mon stage chez Médecins du Monde, où je travaillais sur l’empowerment (c’est-à-dire les différentes manières de renforcer les capacités de partenaires ou de personnes sur le terrain). Ce qui m’intéresse c’est de voir comment faire pour s’organiser, se motiver et essayer collectivement de changer la société. Cela me plaisait déjà lorsque j’étais au Pérou, où j’ai participé à beaucoup de mobilisations de la société civile. J’ai voulu aller plus loin et avec Frères des Hommes, c’est un peu une continuité. L’idée de ce volontariat c’est de travailler autour de collectifs de paysans pour qu’ils puissent, d’une manière ou d’une autre, changer leur société… Cette mission me correspondait donc complètement !
Et pourquoi avoir choisi Frères des Hommes ?
Je me retrouve surtout dans la vision de co-construction, avec l’idée qu’il ne faut pas « faire à la place de ». J’ai l’impression que beaucoup d’ONG n’ont pas forcément compris que la solidarité passe avant tout par les principaux intéressés, c’est-à-dire la population. Chez Frères des Hommes, on est là pour faciliter une réflexion commune, et ça n’est pas quelque chose que j’ai retrouvé dans beaucoup d’autres associations.
Est-ce que tu connais déjà le Rwanda ?
Je ne connais pas du tout le Rwanda ! De l’Afrique je ne connais que Nairobi où j’ai animé une formation sur l’empowerment auprès d’un partenaire de Médecins du Monde, on réfléchissait tous ensemble sur ce que cela représentait pour eux et comment le mettre en place. Cette mission va donc être une véritable découverte…
Concrètement, quel sera ton rôle auprès des partenaires au Rwanda ?
Ça sera d’appuyer les formateurs des deux partenaires, Adenya et Duhamic-Adri. Ils ont une grande expérience dans la formation de paysans, on va se repencher ensemble sur les modules de formation des années précédentes, avec cette fois un focus important sur la co-construction. L’objectif est que les formations soient démultipliées par les paysans eux-mêmes, qu’ils deviennent des « leaders ». Il faut donc qu’il y ait tout un accompagnement pour qu’ils s’approprient les contenus des formations et qu’ils puissent ensuite mener des actions auprès des autorités locales.
Ce volontariat est un vrai challenge. Je me dis que je vais y mettre toute ma volonté, et je serai accompagnée par Frères des Hommes, ça ne peut que bien se passer !