Rwanda : bilan des deux années de projet

L’action de Frères des Hommes au Rwanda, c’est avant tout contribuer à lutter contre la pauvreté dans les campagnes. Pour cela, nous formons les ménages paysans les plus vulnérables aux techniques de développement agricole adaptées à de petites parcelles de terrain. En parallèle, nous les aidons à s’organiser afin qu’ils deviennent les interlocuteurs des autorités locales et que leurs initiatives soient reconnues.
Le plan d’action de Frères des Hommes au Rwanda : Formation, organisation, reconnaissance des paysans

Les paysans sont formés

  • 5 840 paysans ont été sensibilisés à l’agroécologie, 130 000 plants forestiers et 11 996 avocatiers ont été distribués. Résultat : Grâce à ces activités, les paysans luttent contre l’acidification et l’érosion de leurs sols.
  • 24 groupements, soit quelque 2 400 paysans, ont été constitués autour de nouvelles techniques de production. Plus de la moitié d’entre eux, grâce aux formations reçues, maîtrisent aujourd’hui les techniques d’élevage de porcs, mais aussi de lapins, de poules ou encore la culture de légumes et de champignons.
  • 650 familles ont reçu du petit bétail et 605 autres des semences. Ce soutien leur est essentiel pour débuter des activités d’élevage et d’agriculture.

Spéciose Uwera, paysanne, district de Huye :

"Avant je ne pouvais même pas m’acheter un œuf. Grâce aux poules reçues, j’ai pu mieux nourrir ma famille et mon entourage et aussi vendre des œufs au marché. Ensuite avec l’argent, j’ai pu payer l’école et les frais de santé de ma famille. Avec ce que j’ai appris sur les jardins potagers, mon jardin est devenu un modèle pour d’autres paysans : maintenant, ils viennent chez moi apprendre comment faire".

Des familles paysannes organisées

  • 3 479 paysans et 385 représentants des autorités locales et des centres de santé ont été informés sur les politiques agricoles en vigueur. Un dialogue s’est engagé entre paysans et personnel des autorités qui contribue au développement local.
  • 8 comités représentatifs des paysans nouvellement créés ont élu leur porte-parole. Les intérêts des paysans les plus démunis vont pouvoir enfin être défendus auprès des autorités locales.
  • 206 membres de ces comités ont été formés aux techniques d’expression orale. Ils ne craignent désormais plus de prendre la parole en public et peuvent gérer les conflits entre membres.

Cancilde Kankindi, représentante d’un groupement de paysans, district de Nyaruguru.

« Avant, j’avais peur devant les autorités... Avec le projet et les formations, j’ai pris confiance en moi et j’ose exprimer mes idées. J’ai compris qu’il était normal de collaborer avec les autorités locales et que celles-ci nous reconnaissaient, nous petits paysans, en tant qu’acteurs du changement grâce à notre travail. Maintenant, les
autorités locales font appel à nous pour participer aux journées portes ouvertes par exemple. »

Des paysans reconnus

  • 11 visites d’autorités locales et de districts ont été organisées sur des parcelles cultivées par des paysans. Les autorités ont pu observer les réalisations des familles paysannes sur leurs terrains.
  • 4 journées portes ouvertes et 5 rencontres de concertation organisées par les autorités locales ont accueilli les paysans. Ils accèdent enfin à un espace de dialogue leur permettant de rendre compte des principaux problèmes auxquels ils font face au quotidien.
  • 5 journées de sensibilisation ont été organisées par les paysans (stands, affichages, concours d’élevage, ateliers et débats). L’occasion pour les paysans de démontrer à près de 1 000 habitants et membres des autorités qu’ils développent les moyens de faire face, par eux-mêmes, à leurs difficultés.

Gérard Bizimana, animateur du projet, district de Huye.

« À chaque journée portes ouvertes organisée par les autorités locales, le comité représentatif de paysans de Cyahinda a présenté comment il sensibilisait ses membres autour de différentes techniques (par exemple la fabrication de compost) et exposé des produits (des œufs, des lapins). Au cours de l’année, le comité est même allé à la rencontre des autorités pour expliquer que ses membres avaient une grande capacité pour cultiver mais qu’il leur manquait des terrains. Les autorités leur ont alors donné une surface de presque 1 hectare. Ce terrain est aujourd’hui cultivé d’une manière collective : c’est un grand acquis. »