[Rwanda] Les cours d’alphabétisation : une nouveauté du projet Récasé avec Duhamic-Adri et Adenya

Depuis 2017, le projet « RECASE » soutient les paysans et paysannes du Rwanda. Lancé par Frères des Hommes, Duhamic-Adri et Adenya, RECASE signifie « Renforcement des Capacités Sociales et Economiques » : le cap stratégique du projet ! Pour développer les capacités des personnes, l’équipe pédagogique articule plusieurs méthodes : cela passe par des chantiers collectifs tout comme par des cours d’alphabétisation. La diversité des méthodes varie en fonction des besoins et pouvoirs d’agir des populations dans le but d’accompagner leur autonomisation.

Au lancement du projet Récasé, un constat se dresse : plus de 40% des membres sont analphabètes. Ainsi, en identifiant des nouveaux formateurs et formatrices (3 par secteurs), des cours se sont mis en place afin de renforcer l’estime de soi des membres des groupes accompagnés par nos partenaires et de favoriser leur participation à la vie démocratique.

Des séances de renforcement entre pairs avec le collectif Former Pour Transformer


Depuis plusieurs années, Frères des Hommes et ses partenaires s’unissent au sein du collectif Former Pour Transformer afin de partager leurs pratiques de terrain, leurs méthodes, leurs analyses et leurs outils de formations techniques et politiques.
Ici, l’UGPM, l’APEF et CONCEPT se sont réunis lors de séances d’échanges d’expérience pour répondre aux questionnements de l’équipe de Récasé et affiner sa stratégie :

  • sur le choix des formateurs et formatrices
  • sur la formation de ces formateurs et formatrices
  • sur les outils de suivi des formateurs et formatrices

Une fois les formateurs et formatrices alphabétisateur·ice·s sélectionné·e·s, ces dernier·e·s suivent deux jours de formation afin de :

  • Favoriser l’interconnaissance avec l’équipe du projet Récasé et la présentation du projet
  • Faire une remise à niveau sur le programme et les outils d’alphabétisation pour adultes
  • Réaliser une mise en pratique (conception d’une leçon)


©Un formateur avec des manuels
Il faut savoir que les formateurs et formatrices avaient la possibilité de suivre le programme d’alphabétisation fonctionnelle de l’Etat pour ce qui concerne la lecture, l’écriture et le calcul. Au programme on retrouve les domaines de la gestion, de la santé, de la protection d’environnement, de la vie associative et citoyenne. Des thématiques importantes pour le cadre du projet Récasé.

Quels bilans dresse-t-on ?

Agés de 21 à 81 ans, la moyenne d’âge des apprenant·e·s est d’environ 48 ans. Pour une grande majorité, c’est leur première formation d’alphabétisation. Pour les formateurs et formatrices, ce n’est cependant pas leur première expérience dans l’enseignement / alphabétisation. Les cours se déroulent deux fois par semaine, pendant 9 mois, sur des sessions de 2h souvent de 14h à 16h. Les apprenants sont en moyenne 25 par classe, et le lieu de la formation peut varier : écoles, églises et locaux d’administration locale sont mis à leur disposition. Les formateurs et formatrices reçoivent également tout un panel de matériel nécessaire au bon déroulement de leur cours soit : un livret du formateur et des livrets pour les apprenant·e·s, des stylos bic, des craies de couleur, un cahier de préparation des classes, un cahier d’appel, du matériel spécifique comme un sac, un tablier ou encore un parapluie.

©Exemple d’un cours

Certaines difficultés liées aux lieux des classes, à l’assiduité ou encore aux différences de niveau entre les apprenant·e·s ont obligé les équipes à penser à des stratégies de compensation. Ainsi, pour lutter contre les absences et retards, les formateurs et formatrices rendaient visite directement aux apprenant·e·s chez eux/elles, ou encore pour lutter contre les difficultés en classe, ces derniers réalisaient un suivi personnalisé pour chacun. Cela a fini par faire émerger une liste des bonnes pratiques des formateurs et formatrices :

  • Maintenir une forte proximité avec les apprenant·e·s : les formateurs et formatrices et apprenant·e.·s se considèrent comme des ami·e·s.
  • Adapter l’accompagnement et le suivi des apprenant·e·s selon leur niveau avec un système de marraine en donnant les livres aux moins performants ; groupes de niveaux ; séances de rattrapages …
  • Arriver en premier aux classes pour éviter que les apprenant·e·s ne repartent avant le début des classes
  • Échanger avec les groupes et les gestionnaires des salles de classe pour informer les groupes des abandons, informer de la tenue des classes …
  • Proposer des initiatives pour améliorer la cohésion de la classe et inciter la participation en mettant par exemple en place une tontine ; désigner un·e chef/cheffe des apprenant·e·s, un·e responsable des clés…
  • Tout cela permet de dresser des bilans et des pistes de réflexions et d’amélioration pour la suite.

Un grand bravo à toutes les équipes qui travaillent main dans la main pour mener à bien ces missions émancipatrices pour les rwandais accompagnés par Adenya et Duhamic-Adri. Si les thématiques de solidarité internationale vous parlent, découvrez toutes les façons de soutenir nos actions à votre échelle !