- 46 ans, née dans le département du Centre.
- A fait ses études à Port-au-Prince.
- « Mes parents, dit-elle, étaient paysans, ils sont paysans, ils seront toujours paysans. »
Juslène, quelles sont tes fonctions et responsabilités au niveau du MPP ?
Je suis coordonnatrice de programme et directrice adjointe. Je suis aussi formatrice. Je forme les agroécologistes à la gestion et la comptabilité, la comptabilité de base parce que c’est juste une formation qui dure 1 semaine.
Et du coup, sur un atelier d’une semaine, qu’est-ce-que tu fais comme exercices pratiques avec les agroécologistes ?
Le premier exercice pratique, c’est l’appropriation même des outils de gestion : les différents cahiers, par exemple les cahiers de vente, les cahiers d’achat, le journal de caisse, la fiche d’amortissement. Nous avons étudié le calcul de paiement de dette, et par exemple s’ils ont un prêt, le calendrier de remboursement. On a aussi abordé ensemble comment faire un inventaire du matériel, puis la mise en place des états et résultats, et le bilan à travers leurs activités.
Il y avait des femmes dans cette promotion ?
Oui, c’est une promotion de 25 personnes : il y a 10 femmes et 15 hommes. Ce qui m’a surpris, pour ce coup-là, c’est une fille, une femme qui a la plus forte note et ça me plait vraiment.
Alors est-ce que tu peux me donner un exemple concret d’un changement de savoir-être que tu aies observé dans le groupe ?
Ils savent maintenant que pour être un bon comptable, il faut être soigneux. Des ratures, des fautes, dès qu’on est comptable si on fait ça, ça entraîne des confusions et ça, les paysans en sont complètement conscients. L’objectif de ce module, c’est qu’ils comptabilisent toutes les dépenses et leurs recettes liées à leur exploitation, c’est primordial pour déterminer le coût de vente et améliorer leur situation économique. Des fois, ils n’ont pas pris en compte toutes les dépenses et les travaux effectués, du coup ils sous-évaluent vraiment le coût du produit et c’est ça en moins par rapport à ce que ça pourrait ramener à la maison, à la famille. Mais tu sais le plus gros changement, c’est que ces jeunes-là s’intéressent pour faire de l’agriculture leur métier ! Avant ils partaient de la campagne, maintenant ils restent de plus en plus pour cultiver la terre.
-
Signez l’appel en soutien aux paysans haïtiens
-
Retrouvez les interviews de Rosenel Isarël et Alexander Placide, deux autres formateurs du MPP