Un énorme travail d’identification
Identifier les futurs participants fut la première tâche menée par la Kora-PRD et ses animateurs, lancés sur les routes du Sénégal. Ahmadou Fall a coordonné cette première phase : « Il fallait identifier les acteurs qui interviennent dans l’artisanat, ça a été un travail collaboratif avec toute l’équipe, au niveau de Grand Yoff, Dakar, Guiedawaye, Thiès ou Touba. Le cadre de concertation a été mis en place progressivement. » Simon Thiandoum, un des animateurs du projet, estime que ce qui a séduit les différents acteurs est « la complémentarité technique, financière. Ça les intéresse beaucoup. Tout le monde a quelque chose à gagner. La Kora est une des rares organisations à proposer ce cadre. Le défi, c’est déjà de se rencontrer, de nouer des relations. On insiste là-dessus, on a organisé de nombreuses réunions, sans ça on ne peut pas monter un projet collectif. »
Artisans lors d’une formation en gestion
"Si tu ne fais pas de politique, tu ne seras pas entendu"
Les rencontres « pluri-acteurs » sont donc la nouveauté de ce projet et la matérialisation de cette dynamique collective. Organisées plusieurs fois au niveau régional et national, elles font dialoguer les acteurs de l’artisanat (artisans, formateurs, autorités). Ceux-ci vont dans le même sens : cette mise en collectif est novatrice et terriblement efficace car maintenant des personnes qui travaillent dans le même domaine, l’artisanat ou la formation, se connaissent, échangent, s’adaptent et apportent des réponses pour l’insertion de la jeunesse. Bada Ndieguen, maître artisan à Thiès, est un des premiers à avoir intégré cette boucle de la collaboration : « Maintenant avec le “pluri-acteurs”, on échange, on est au courant des mesures que met en place l’État au niveau de l’artisanat. » Et de conclure : « Le projet a franchi un palier. Les artisans manquent d’interlocuteurs au Sénégal et si tu ne fais pas de politique, tu ne seras pas entendu. »