Chaque PAFO a été formé par Odile Mujamariya, chargée de sensibilisation à la nutrition, l’hygiène et la planification familiale dans le cadre du projet. Cette dernière souligne la nécessité de travailler avec les familles paysannes sur de tels domaines : une mauvaise connaissance des enjeux d’une alimentation saine pour la croissance et la bonne santé des familles était à l’origine de nombreuses maladies et de malnutrition touchant l’ensemble de la famille et particulièrement les jeunes enfants.
Veniste Mahimana est président du groupement économique de proximité de Gazumba. Plusieurs groupements ont été mis en place avec l’appui de notre projet Récasé pour encourager les populations paysannes à l’échange de pratiques et à l’entraide. Veniste est par ailleurs l’un des PAFO chargé d’accompagner son groupement paysan sur des thématiques d’hygiène et nutrition. Quand on lui demande pourquoi il a choisi de devenir PAFO, il explique : « Ma motivation première c’est que quand on est ensemble, on a une émotion collective, on se demande comment on peut s’entraider. Je voyais bien que certains de nos membres ne savaient pas comment manger équilibré ou s’occuper de leur hygiène : ils avaient besoin de soutien, la nôtre ou celle d’une personne extérieure. C’est pour cela que j’ai choisi d’aider mes voisins. »
Vérédiane Mukeshimana est elle-même PAFO hygiène et nutrition, elle témoigne : « J’ai appris à construire un jardin potager pour mon foyer, ou des petits champs de légumes, et j’ai aussi participé à des formations pour apprendre à les dispenser moi-même. Une fois qu’on sensibilise ou qu’on forme les familles, on constate toujours que les gens ont soif d’apprendre de nouvelles choses, d’être encore formés, ils veulent toujours en apprendre plus. En fonction de leurs besoins, on les accompagne. »
Vérédiane Mukeshimana, PAFO hygiène et nutrition
Spéciose Owela est membre d’un des groupements paysans suivi par le projet et a elle-même suivi ces ateliers de sensibilisation et de formation dispensés par le paysan animateur formateur de son organisation locale. Elle explique : « Grâce à ces formations, j’ai gagné des connaissances et des changements dans la mentalité. Avant je savais seulement qu’il fallait manger équilibré, en mangeant de la viande et d’autres aliments, mais sans vraiment savoir comment. Maintenant je suis témoin de ce que je vivais avant la formation, et c’est pour ça que je veux transmettre, je sais à quel point c’était difficile avant. »
Grâce à ces formations en cascade, les savoirs se diffusent, et de nombreuses bonnes pratiques se démultiplient : jardins potagers pour que chaque foyer ait accès des produits frais, techniques agroécologiques comme le compostage du purin et des déchets ménagers… Autant d’exemples qui favorisent de meilleures conditions de vie. Mais ce n’est pas tout ! Ces espaces permettent aussi de renforcer l’entraide et la solidarité, comme nous l’explique Spéciose : « Même pour les membres qui n’ont pas la capacité de construire leur propre jardin potager, on fait une réunion et on organise une activité collective ou chaque membre de l’organisation communautaire va l’aider à le construire. Tous les membres de l’OCB ont un jardin potager maintenant. »
Spéciose Owela, membre d’un groupement paysan accompagné par le projet Récasé
Associant renforcement de compétences, entraide, solidarités, et meilleures conditions de vie, la mise en place des paysans animateurs-formateurs et des formations en cascade dans notre projet Récasé va dans le sens de la construction d’une société plus juste, pour les populations en situations de vulnérabilités comme pour l’environnement. Le partage est au centre de ces dynamiques collectives, plus nécessaires que jamais dans les campagnes rwandaises !