« Pour rappel, avec ce projet, il s’agit avant tout de renforcer l’autonomie des femmes vulnérables à Bukavu. Pour ça, le centre de formation de l’APEF propose deux types de formations : techniques (en coupe-couture, teinture) et sociales (qui ont pour but l’émancipation des femmes). Pour cette nouvelle année, on a justement voulu améliorer les formations.
On a repensé l’architecture
La première nouveauté, c’est tout simplement le travail que l’on a fait en amont, avant que les formations ne recommencent : on a repensé l’architecture même des cours, les contenus, les objectifs à atteindre… Ensuite, on a aussi réfléchi à comment transmettre les connaissances en testant de nouveaux outils plus appropriés à la formation d’adultes. Tout ce travail s’est traduit par la mise en place de plein de nouvelles activités ! Par exemple, des réunions sont organisées avec les maris. L’objectif c’est vraiment de leur montrer l’importance du parcours de formation, et leur intérêt à ce que les femmes y participent.
Beaucoup moins d’abandon que les années précédentes
La première chose que l’on voit, ce sont des changements dans la manière d’apprendre des femmes en formation. On peut constater qu’elles apprennent plus vite, que très peu sont en difficultés. Et pour celles qui y arrivent moins bien, les formatrices prennent désormais le temps de les accompagner individuellement. On constate aussi qu’il y a beaucoup moins d’abandon que les années précédentes, ce qui est un très bon indicateur ! De leur côté, les formatrices peuvent s’appuyer sur de vrais supports de cours, elles sont moins fatiguées, et elles sont surtout contentes de voir que cela marche bien.
Des réunions mensuelles
Les années précédentes, il n’y avait pas de programme pour ces formations qui visent à accompagner les femmes d’un point de vue social. Là aussi, on a fait un vrai travail avant la rentrée, en repensant les objectifs, les thèmes à aborder… On en a retenu cinq principaux : le genre, la parité, les droits des femmes, la conscience environnementale, la conscience citoyenne, l’insertion professionnelle, et la santé. Il faut savoir que l’on travaille avec un public vulnérable, parfois il y a des choses, des éléments extérieurs, qui peuvent fragiliser la réussite du parcours des femmes. A l’APEF, on essaye vraiment de leur apporter un soutien. C’est pourquoi on a mis en place des réunions mensuelles pour discuter des problèmes sociaux, et voir ce que l’on peut faire. Ces réunions ne sont pas une activité du projet avec Frères des Hommes, mais c’est quelque chose qui est possible justement parce que ce projet se passe bien.
On peut déjà être contents de ces six derniers mois
Par exemple dans la manière dont les formations sont animées, dans la transmission du savoir, dans le suivi plus individualisé, et aussi dans le temps que les choses prennent. Avant, il y a des activités qui prenaient un mois et qui maintenant se font en 15 jours. Une autre chose qui est vraiment motivante, c’est qu’avant, les femmes qui abandonnaient se mettaient en situation d’échec. Maintenant, elles sont présentes, elles écoutent, on observe aussi qu’elles s’entraident. Je ne dis pas que tout est parfait, il reste des choses à ajuster… mais on peut déjà être contents de ces six derniers mois ! »