Que signifie être à la fois agricultrice, animatrice et formatrice ?
En plus de mes activités agricoles, je suis effectivement animatrice et formatrice en techniques d’élevage. J’ai en fait été choisie directement par les autres paysans qui font partie de notre collectif, ce qui rend la chose encore plus enthousiasmante, c’est une vraie marque de confiance. Les accompagner, les voir changer, se développer, est une chance. Je dois être là pour eux.
Pourquoi avez-vous choisi ce rôle de passeuse ?
Je sentais que j’en étais capable, l’élevage est quelque chose que je fais dans ma vie quotidienne. Le fait d’avoir été choisie par les autres paysans m’a donné de l’assurance. Je voulais pouvoir partager mes connaissances, et le faire en toute confiance. Je me sentais bien dans cette tâche.
Sur quoi formez-vous les autres paysans ?
J’ai moi-même été formée en techniques d’agriculture par le projet « Récasé » il y a deux ans, et je vais encore l’être en agroécologie cette année. J’accompagne donc les autres paysans dans l’élevage des porcs et chèvres, je leur donne des conseils, je transmets. Si un de leurs animaux a un problème, ils m’appellent, je fais le suivi avec le vétérinaire si nécessaire. En tout cas c’est quelque chose que j’adore faire. L’agriculture est une chose très importante pour les Rwandais, je vois petit à petit la situation de mes voisins s’améliorer grâce à ces techniques que je leur enseigne.
Quelle est pour toi est la valeur de l’agriculture ?
C’est inestimable, déjà pour une bonne alimentation de la famille, plus équilibrée, ce qui permet de moins tomber malade. Ensuite, cela me permet de vivre financièrement et d’économiser pour faire fonctionner le collectif de paysans que j’ai intégré. Enfin, cela crée de la solidarité avec les autres paysans. Ils viennent dans mon potager, je leur montre comment j’ai fait. Je fais ça pour le bien des autres, nous créons de l’unité, de l’entraide. Et cela n’a pas de prix.