Comment as-tu choisi l’agriculture ?
Ce n’est pas ce que je voulais faire en premier. Pendant longtemps je voulais être prêtre…mais dès mon enfance mon père est tombé malade, j’ai commencé à beaucoup travailler au champ. Arrivé au lycée, j’ai compris que je devais plutôt choisir une filière qui permettrait d’apporter de l’argent à ma famille, alors que devenir prêtre…ça voulait dire faire le séminaire pendant plusieurs années…Je savais travailler la terre et que j’aimais ça, je suis parti dans cette direction. Je suis au MPP depuis 1998, j’ai été là dans les moments difficiles et je resterai toujours là ! Je suis membre de l’équipe technique en tant que technicien agricole. Mais je suis aussi professeur des écoles et c’est à ce titre que j’appuie l’école mise en place par le MPP et ses partenaires. Il s’agit d’un espace pour accueillir les réfugiés suite au tremblement de terre de 2010 qui fonctionne comme un petit village.
Que fais-tu dans notre projet commun avec le MPP ?
Je suis chargé du suivi des groupements paysans. L’objectif est de les accompagner à augmenter leur production et renforcer leur fonctionnement. Tout cela en donnant des conseils sur les techniques de production. Une semaine de travail pour moi est un mélange de visite des paysans lors de leurs journées de travail collectif et de réunions avec les autres formateurs ou avec l’équipe du projet.
Où en est ce projet ?
En ce moment, nous démarrons l’accompagnement en nature des groupements. Cet accompagnement se fait de plusieurs manières : appui en matériel, appui-conseil, formation. Il devrait concerner au final 79 groupements. Ça n’a pas été simple, il a fallu faire plusieurs réunions pour se mettre d’accord sur comment sélectionner ces groupements, comment les accompagner à construire des projets de production agricole et comment débuter l’accompagnement en matériel alors que la saison des pluies est vraiment très en retard….Comme nous faisons de l’agro-écologie, il y a beaucoup de travail, car nous n’utilisons pas d’engrais chimiques ni de pesticide. C’est bien que ces actions démarrent parce que les groupements attendaient cela…depuis presque un an. Depuis un an nous avons commencé les enquêtes, les diagnostics de terrain, pour pouvoir aboutir à ça aujourd’hui, les accompagner le mieux possible en fonction de leurs besoins…Les paysans en ont besoin. Haïti est un pays compliqué, il n’y a pas vraiment d’Etat…La vie des paysans est vraiment difficile, ils travaillent en dépendant de la pluie, sans moyens d’irrigation. Avec la crise climatique la saison des pluies est de plus en imprévisible ce qui perturbe totalement les activités et rend leur vie très aléatoire.