Une structure horizontale
Les huit organisations, FdH et ses partenaires, qui forment aujourd’hui le collectif Former pour Transformer sont liées par la même envie de proposer des outils de formation utiles au changement social : toutes sont convaincues que le changement passe par une implication réelle des populations dans leur processus d’émancipation et de prise de confiance en leur pouvoir d’agir !
Le collectif, jusqu’alors coordonné par Frères des Hommes, a souhaité éviter toute forme de structuration pyramidale et permettre à chaque membre de participer activement au développement et à l’animation du collectif. Fidèle Mutabazi, coordinateur de projets au sein de Duhamic-Adri, organisation membre du collectif et partenaire de Frères des Hommes témoigne « Tout part du volontariat. Le partage des rôles et la participation de chacun dans cette dynamique sont très importants parce que nous sommes coresponsables au niveau du collectif. C’est une stratégie d’engagement de chaque membre pour le développement du collectif. »
En effet, puisque toutes les actions mises en œuvre par nos partenaires ont pour but de permettre aux populations de s’affranchir de tout mécanisme de domination, et d’instaurer une horizontalité nécessaire pour la prise de conscience des situations d’inégalité et d’injustice, une cohérence avec la gouvernance du collectif était de mise ! C’est donc la méthode du vote par jugement majoritaire qui a été privilégiée pour ces premières élections de co-présidence.
« On a commencé par se demander comment procéder. On a décidé de faire une élection avec un vote au jugement majoritaire en ligne (compte tenu du contexte), et à travers la réunion, tout le monde a été invité à manifester son intérêt pour la coprésidence, mais nous n’étions que deux avec Davis de l’organisation CENCA… Donc cette approche de jugement majoritaire n’a pas été utile pour ce premier mandat, cela a été fait sur la base d’échanges directs, d’acclamations et de félicitations.
Nous avons opté pour une alternance dans le cadre de la co-présidence, avec des votes au jugement majoritaires. L’une des deux organisations va rester un an à la co-présidence et l’autre un an et demi. Tous les six mois, il y aura des roulements, sans qu’il n’y ait jamais de vide dans l’organisation, avec un nouveau binôme à chaque fois. »
La participation au cœur du développement du collectif
C’est dans cet esprit que le collectif aborde 2022, avec bien des enjeux à développer ! Grâce à une planification faite par tous les membres du collectif, différents sujets seront traités pendant les six prochains mois, par des groupes de travail : stratégie de développement, modèle économique du collectif, outils d’adhésion à de nouveaux membres, thématiques de formation et échanges de pratique… Fidèle nous parle de cette répartition des sujets en groupe : « Nous avons développé des groupes de travail pour renforcer nos actions et accentuer la participation de chaque membre du collectif. Dans chaque groupe de travail il y a un référent qui est nommé et qui anime le groupe. Cette approche facilite la responsabilisation des membres du collectif. Ce que nous faisons avec Davis, c’est de faciliter l’animation, sinon ce sont les membres eux-mêmes qui choisissent les chantiers de travail, et les référents des groupes.
La co-présidence est donc pour le collectif Former pour Transformer « une instance qui favorise la circulation de l’information au sein du collectif » comme l’explique Fidèle, « nous nous efforçons d’accompagner les engagements des membres du collectif. C’est vraiment un rôle de facilitation des échanges entre les membres. »
Des ambitions dignes des défis à relever
Cette coresponsabilité est précieuse quand on connaît les ambitions de développement et d’ouverture du collectif. Jusqu’à aujourd’hui, le collectif ne compte parmi ses membres que des partenaires de Frères des Hommes, mais l’idée est bien à termes de s’ouvrir à d’autres acteurs de la société civile, pour que le changement social se concrétise grâce à la formation des populations et la démultiplication des savoirs. Fidèle poursuit : « Nous sommes dans un processus d’apprentissage, et nos organisations partagent toutes les mêmes valeurs dans une dynamique de transformation sociale. Je pense que la base de notre collectif est plus inspirée par ce souci de partage des pratiques, des approches et des processus. Je n’anticipe pas mais les organisations qui portent les mêmes valeurs que nous, qui ont les mêmes intérêts seront sûrement les bienvenues. C’est dans l’intérêt du collectif de se développer et de s’ouvrir à d’autres. »
Comme Fidèle le conclut si bien « L’union fait la force comme on dit ! » et c’est ainsi que se profile la suite de l’aventure Former pour Transformer : pas à pas, le chemin se trace et laisse présager de bien des accomplissements pour les populations accompagnées par les membres du collectif !