« Je vais participer, dit-il, aux actions de Fedina qui opère dans un contexte social très complexe. Ce sont des pratiques qui sont partagées au sein de Frères des Hommes et de ses partenaires. » Les pratiques de Fedina se distinguent par deux principes : le temps et le lien. C’est Usha Ravikumar, coordinatrice de l’organisation, qui en parle : « Notre approche est de faire beaucoup de travail d’animation, nous allons chez les gens jusqu’à ce qu’ils se sentent en confiance. On les rencontre de manière personnelle, ensuite on élargit ces rencontres au voisinage avec des réunions en petits groupes. Ils se sentent libres, certains restent tout au long des réunions, d’autres partent. C’est par le collectif que nous mettons en place nos projets. » Ce travail d’approche et de proximité est confié à ceux que Fedina appelle les « animateurs-militants ». Ils sont très principalement issus du même environnement que les populations qu’ils accompagnent (souvent des travailleurs précaires) et quotidiennement à leur contact. Ils planifient et animent les réunions ou encore organisent les différentes formations juridiques ou citoyennes. Rihana Basheer Makandar est animatrice-militante au sein de l’équipe de Fedina à Bijapur, au nord de l’état du Karnataka : « Les liens entre Fedina Bijapur et Fedina Bangalore sont très importants, nous recevons un soutien de la part de l’équipe centrale de Fedina. Elle connaît les lois, elle transmet les informations à Prabhugouda Patil (le coordinateur local) qui lui-même me les transmet. »
Travailleuses retraitées accompagnées par Fedina, son directeur est au centre de la photo
« On apprend d’eux »
« Fedina ne se pose pas en donneur de solutions mais se situe au contraire dans la position de celui qui apprend des populations qu’il défend, sinon les travailleurs nous regardent comme ceux qui vont régler les problèmes, dit Usha ; on ne parle pas de conscientisation dans les premiers contacts, nous n’amenons pas de prospectus par exemple ». C’est un travail tout en horizontalité qui est mené, petit à petit on essaye de comprendre leur situation, ce qu’ils savent. On apprend d’eux en fait, de leur réalité, des conditions de travail, ensuite on leur parle des lois, de leurs droits ». Quelquefois, continue Rihana Basheer Makandar, je discute avec les travailleurs comme si j’étais leur belle-fille ! C’est le genre de relation que j’entretiens avec eux, quand elle est établie, c’est comme au sein d’une famille ou entre amis, ils acceptent et comprennent. » Et à la question : « Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail d’animatrice-militante ? », elle répond : Secouer le gouvernement ! Car le gouvernement n’écoute pas nos droits ou nos demandes, c’est pour ça qu’on veut le secouer. »
D’Inde au Sénégal, le lien de la solidarité se poursuit ici
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