Comment as-tu connu Cenca ?
C’était en 2011, je ne savais pas exactement ce qu’était Cenca, j’ai commencé à assister aux réunions. Actuellement je suis la formation pour les leaders communautaires. Je suis globalement beaucoup investie dans les actions de Cenca, j’ai aussi été formée en cordonnerie et en pâtisserie. Ça a beaucoup changé ma vie. En tout cas toutes les formations que j’ai suivies m’ont beaucoup aidée pendant la crise sanitaire, j’ai pu monter une petite affaire. Ça m’a donné un revenu. Les réunions que nous avons avec les autres femmes chaque semaine sont importantes, surtout pour celles qui arrivent d’un milieu rural, qui se sentent un peu marginalisées. Je participe aussi à une cantine populaire avec des voisines de mon quartier.
Qu’est-ce que cela représente de vivre et travailler dans Mariategui, en tant que femme ?
C’est très dur, on manque de tout : d’eau courante, d’infrastructures, d’aménagement urbain basique comme des escaliers.
Que penses-tu de la relation entre hommes et femmes dans votre quartier ?
C’est un peu mieux, je le vois dans mon couple par exemple. Les choses s’améliorent, lentement mais elles s’améliorent.
Comment as-tu fait face à la pandémie ? Qu’est ce qui a changé ?
Beaucoup de choses, avec la quarantaine, le confinement. Ce qui me fait peur est que si je tombe malade, je vais être mal soignée car les hôpitaux publics sont dans un très mauvais état.
Est-ce que tu penses que la mairie a joué et joue son rôle ?
Pas du tout, cela fait deux ans que le maire a été élu, il n’est jamais venu dans notre quartier de Mariategui. Nous n’avons pas reçu d’aide alimentaire, rien.
Que serait une Lima idéale ?
Une ville où on pourrait bien vivre, où l’Etat joue son rôle, avec des hôpitaux en bon état, avec bonne une éducation accessible à tous.