Comprendre le contexte des exploitations familiales
D’après la définition de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), une exploitation familiale est une exploitation agricole qui est gérée et conduite par un ménage et dans laquelle la main-d’œuvre agricole est principalement fournie par ce ménage.
Les exploitations membres des groupements de l’UGPM ont bénéficié d’actions d’accompagnement et de financement pour leur exploitation. Cela leur permet de lutter contre la soudure et l’endettement. La période de soudure représente la période de l’année où les récoltes précédentes sont épuisées et celles de l’année en cours ne sont pas encore disponibles. Elle coïncide généralement avec la saison des pluies.
Avant l’arrivée de ces actions, les exploitations familiales rencontraient des difficultés d’accès aux financements. Ce qui les bloquait dans leurs activités puisque l’achat de matériel, le petit commerce ou encore l’achat de semences ou d’autres intrants était inaccessible. Avec ces actions et l’intégration d’animateurs dans les groupements, beaucoup d’exploitations familiales ont pu faire face aux difficultés auxquelles elles étaient confrontées.
Deux programmes d’actions pour l’appui aux exploitations familiales
▷ Le programme de financement « KKG » (Kiiraayu Kër Gi)
Le programme « Kiiraayu Kër Gi », signifie « tout ce qu’on fait concourt à la protection » en wolof, est destiné aux exploitations familiales et à la transformation de leurs systèmes de production. Il comporte notamment deux volets :
- Un volet animation sociale qui implique un travail sur les normes et valeurs au sein des groupes, des familles et des villages grâce à :
o L’élaboration d’un projet familial : Un projet est élaboré pour chaque famille, en utilisant une méthodologie en quatre étapes - diagnostic, prévision, réalisation, et suivi évaluation.
o L’organisation d’assemblées générales des familles : Des assemblées générales sont organisées pour toutes les familles impliquées dans le processus.
o La mise en place d’animateurs et leur formation : Des animateurs sont désignés et formés pour faciliter le processus.
- Un volet financement d’activités collectives avec des modes de financement comme l’investissement, la ligne de crédit et le fonds de roulement.
En somme, c’est un effort collectif pour améliorer les normes et valeurs au sein des communautés, avec l’aide d’animateurs formés et l’implication active des familles !
▷ Le programme de financement LSGT (Les Savoirs des Gens de la Terre)
Ce programme vise à réduire la pauvreté en accroissant les revenus des paysans. Pour cela, un panel de formations pour la réalisation de projets à caractère économique et agroenvironnemental sont dispensées afin de favoriser l’association en groupement paysans.
Ce programme de formation ne s’adresse d’ailleurs pas qu’aux paysans, mais également aux formateurs, aux intervenants et aux élus. L’objectif est de voir comment concilier intérêts individuels et intérêts collectifs en intervenant à tous les niveaux de l’agriculture.
Les résultats observés au sein des exploitations familiales
Sur le volet social
Grâce à ces accompagnements, on observe plus de cohésion sociale au sein des exploitations familiales, des villages et de la communauté ! Cela s’exprime de différentes manières :
- Participation à des initiatives collectives solidaires : construction d’une école, d’un abri moulin, participation à l’achat d’un véhicule à usage communautaire, des appuis auprès des plus démunis du village
- Une meilleure organisation au sein des exploitations familiales et plus d’implication des femmes et des jeunes dans la gestion des activités
- L’intégration des techniques d’agroécologie
- Une meilleure valorisation des savoirs endogènes
- Une hausse du taux d’adhésion des hommes dans les groupements
- Une réduction de l’exode rural (et un retour de certains jeunes dans le village)
- L’amélioration du type d’habitat des familles
Sur le volet économique
Les impacts constatés sont par exemple :
- La sortie de la soudure de certaines familles
- La participation à la reconstruction du capital semencier et la participation à la reconstitution d’un capital de vivres pour la période de soudure
- La baisse du taux de fréquentations des usuriers (commerces* qui spéculent sur les prix lors des périodes de soudure)
- Une gestion rationnelle des revenus de la famille
- L’autofinancement d’autres activités comme : l’élevage, l’achat de semences, la naissance de magasins collectifs, la commercialisation de produits agricoles, la transformation d’arachides et de céréales ou encore d’activités génératrices de revenus comme l’achat de bâches
- La prise en charge des besoins en crédit de la famille par la mise en place de différents systèmes de financement
Ces méthodes d’accompagnement et de financement ont permis de contrer de nombreux obstacles économiques et techniques que pouvaient rencontrer les exploitations familiales !