Edito
Chacun détient une parcelle
de pouvoir pour changer les choses
Nous sortons d’une année 2021 pour le moins tumultueuse. Notre société fait face à des enjeux de plus en plus en plus complexes. La mondialisation telle qu’elle évolue révèle nos interdépendances. À l’échelle de notre planète, nous sommes toutes et tous reliés. Et nous le constatons tous les jours, dans cette pandémie, dans les cruelles situations d’inégalités ou encore dans la mise à mal de l’environnement par le réchauffement climatique.
Comment faire face ? Comment construire des solutions viables aujourd’hui et qui préparent l’avenir des jeunes générations et celui de notre belle planète ?
Nous en sommes convaincus, chacun d’entre nous détient une petite parcelle de pouvoir pour changer le cours des choses. C’est pour cela qu’au sein de Frères des Hommes, on ne trouve pas d’un côté les « experts » qui auraient la solution, et de l’autre les bénéficiaires qui attendent qu’on leur dise comment faire. Pour nous, la transition dans laquelle doivent s’engager nos sociétés pour qu’elles soient respectueuses de toutes et tous, de la planète et du vivant, a besoin de tout le monde.
Frères des Hommes est un creuset où tout un chacun a sa place. Ce n’est pas une vision d’égalitarisme utopique. C’est la conviction que nous sommes toutes et tous différents. Notre capacité à construire s’appuie sur nos complémentarités et sur la valeur que représentent nos différences.
Au sein de nos actions et de nos projets, une grande place est donnée aux femmes et aux hommes qui viennent apprendre, et faire vivre des espaces de solidarité.Ces espaces, où se reconstruisent les personnes issues de situations de grandes vulnérabilités, montrent que la solidarité est une alternative. Imaginer que l’être humain n’est déterminé que par la recherche de son intérêt individuel est non seulement inexact mais aussi dangereux. Cette conception autorise l’injustifiable : sécuriser son existence en reproduisant des rapports de domination, en laissant se faire l’exploitation des vulnérabilités et des ressources naturelles. Cette vision de l’être humain empêche nos sociétés de s’engager dans un développement positif. Vivre ensemble de manière apaisée, dans le respect de la nature et du vivant, impose de forts investissements dans la solidarité, dans la coopération. Certes c’est un long chemin, mais qui est en capacité d’accueillir toutes celles et ceux qui aspirent à ces changements. C’est le chemin de Frères des Hommes.
Personnellement, je suis heureux de prendre part à ce formidable élan où se construit au quotidien notre monde de demain. Donatrices et donateurs, bénévoles de notre Pépinière de la solidarité, lanceurs de solidarité, volontaires à l’étranger, membres adhérents, équipe salariée, au cœur de Frères des Hommes, toutes et tous, chacun à sa mesure, personne ne baisse les bras.
Nous sommes des bâtisseurs et les vents contraires ne nous arrêtent pas ! En 2022, unissons nos pouvoirs d’agir !
Yves Altazin,
Directeur de Frères des Hommes
LES ACTIONS À L’ÉTRANGER
La force des projets collectifs face à la crise
Après une année 2020 pendant laquelle nos partenaires et les populations se sont adaptés aux conséquences de la pandémie, 2021 a été une année de mobilisation. Nos partenaires ont accompagné les actions des populations en situations de vulnérabilités, qui visent à voir leurs conditions de vie s’améliorer sur leur territoire. En construisant ensemble des activités locales, les partenaires et les populations ont été au cœur de changements concrets.
L’année 2021 a d’abord vu naître un nouveau partenariat liant Frères des Hommes à l’organisation Concept à Dakar, au Sénégal. Les actions conduites ensemble visent à accompagner par des formations tant techniques que citoyennes de jeunes apprentis, âgés de 13 à 30 ans, dans leur projet professionnel. Les premiers effets de ces formations se font déjà ressentir. Fallou Sagna, apprenti tailleur de 23 ans témoigne : « Les formations m’ont appris à bien mesurer, je sais maintenant tailler des vêtements sur-mesure. » Les maîtres d’apprentissage, également accompagnés par Concept, voient déjà des résultats positifs.
L’un d’eux, Adama Seck parle en ces termes de son apprenti Thierno Diallo : « J’ai vu une grande évolution chez Thierno, il est plus investi et encore plus sérieux dans son travail. »
Toujours se mobiliser contre les inégalités
2021 aura aussi et surtout permis la poursuite de nos actions face aux inégalités de genre. Les femmes soutenues par notre partenaire Fedina en Inde et par l’APEF en RD Congo ont été actrices de leur propre émancipation. La première promotion de 30 femmes formées à la coupe-couture par l’APEF a été diplômée : munies de savoir-faire techniques, d’un kit d’installation (machine à coudre, tissus et fils), et désormais conscientes de leur potentiel d’action, elles ont été nombreuses à se réunir en Unités de Production Collective à la sortie de leur formation. Ce type d’association professionnelle permet aux femmes formées de travailler en collectif et de s’assurer un revenu, tout en mutualisant leurs compétences. Une nouvelle promotion de femmes a débuté son cycle de formation professionnelle : en associant les savoir-faire techniques de la couture à la connaissance des droits des femmes, elles tracent leur propre avenir tant personnel que professionnel ! Dans la même logique de conscientisation des femmes sur leurs droits, notre partenaire indien Fedina a poursuivi son travail auprès des femmes de Bangalore, dans le Sud de l’Inde.
Chitra Gaekwad est une « activiste » de Fedina qui s’implique auprès des employées de maison. Elle explique : « La formation est là pour leur donner des moyens d’action. Nous amenons les femmes à identifier les injustices dans leur vie, sur leur lieu de travail et à leur domicile, tant sur le plan juridique que sur le plan des pratiques sociales. » En 2021, malgré la nécessité de s’adapter à la pandémie, Fedina s’est efforcé de maintenir ses actions à distance et depuis septembre en présence avec l’organisation de formations à l’auto-défense pour les femmes des groupements de travailleuses soutenus par l’organisation.
Des dynamiques collectives qui se pérennisent
À Lima, alors que le début de la crise sanitaire avait été le moteur d’une initiative spontanée des habitantes de San Juan de Lurigancho, les « ollas communes » se sont pérennisées. Le principe est simple : les femmes du quartier se réunissent et mettent en place des cantines communes. Face à cet élan populaire, notre partenaire Cenca est venu en soutien. Davis Morante, directeur de Cenca, explique : « Avec l’apparition des cantines, nous avons proposé que chacune ait son propre jardin. Les femmes ont ainsi partagé leur production et certaines sont même arrivées à vendre leur surplus. »
Dans un autre contexte de crise, cette fois-ci tant politique que sanitaire et écologique, notre partenaire haïtien, le Mouvement paysan Papaye, a été confronté en 2021 à de nombreuses difficultés qui ont mis en péril la réalisation de ses différentes activités de protection de l’environnement et de renforcement des groupements paysans. En juillet, le président de la République est assassiné ; en août, un puissant séisme frappe l’anse Sud de l’île. Pour autant, la mobilisation des comités citoyens se poursuit : plus d’une centaine de réunions se sont tenues cette année. Alexander Placide, agronome au MPP témoigne « Les comités ont vocation à être autonomes et continuer à travailler à la protection de l’environnement, pour en faire un espace véritablement vivable et nourricier. »
C’est bien l’alliance qui fait la force
Au Sénégal dans la région du Cayor, l’UGPM a poursuivi son travail de structuration et de consolidation des collectifs paysans de la région de Méckhé. « Cette année a été l’occasion d’intégrer dix nouveaux groupements membres, mais également de mettre en place un “collège des jeunes”. Aujourd’hui beaucoup de jeunes sont tentés par l’immigration clandestine, donc il faut recréer l’espoir et faire en sorte qu’ils puissent rester et gagner dignement leur vie, explique Ndiakhate Fall, secrétaire général de l’UGPM. Le collège est un espace pour les jeunes membres de l’UGPM pour réfléchir et proposer des actions concrètes les concernant. » En intégrant les jeunes paysans à leurs réflexions, l’UGPM a pour ambition de les sensibiliser aux problématiques environnementales et sociales, et que ces bonnes pratiques se perpétuent sur plusieurs générations.
Au Rwanda, notre projet Récasé, réalisé avec nos deux partenaires Duhamic-Adri et Adenya a pris de l’ampleur en 2021. Les paysans formateurs membres des groupements sont aujourd’hui plus nombreux, et se spécialisent sur de nouvelles thématiques : hygiène et nutrition, alphabétisation, agroécologie… En créant du lien entre les paysans du groupement, ils facilitent la transmission de compétences au sein des familles paysannes. Séraphine Mukanyamwasa est paysanne formatrice, elle témoigne : « Cela crée de la solidarité avec les autres paysans. Ils viennent dans mon potager, je leur montre comment j’ai fait. Je fais ça pour le bien des autres, nous créons de l’unité, de l’entraide. Et cela n’a pas de prix. »
Les savoirs se multiplient et les actions collectives s’organisent et se diffusent, rien de tel pour dessiner ensemble un horizon 2022 avec les populations au cœur du changement social !
Le savoir-faire
de Frères des Hommes
L’alphabétisation, un choix de formation collectif
Pourquoi notre association fait-elle le choix de concentrer ses actions concrètes sur la formation des populations en situations de vulnérabilités ? La réponse se trouve notamment dans “Former pour Transformer”, le nom du collectif créé par Frères des Hommes et ses partenaires en 2017. Nos nombreuses années d’expériences ont en effet abouti à un constat : le changement social n’est pas envisageable sans une implication réelle des populations au cœur des situations d’inégalités, de précarités, d’injustices. Pour que se développe le pouvoir d’agir des populations, le recours à la formation est indispensable. C’est en ce sens que le pôle Form’Action de Frères des Hommes travaille au quotidien.
Parmi les nombreux séminaires de formation organisés par l’équipe du pôle Form’Action et nos partenaires, celui qui a le plus marqué l’année 2021 est sans doute l’échange de pratiques sur les formations en alphabétisation. Marie Bouret, chargée de formation à Frères des Hommes nous explique : « L’alphabétisation est cruciale pour développer l’autonomie et l’émancipation, elle va permettre aux personnes de développer leurs projets de vie, de mener à bien un projet professionnel ou de s’impliquer dans la vie de leur communauté. L’alphabétisation permet de participer activement à la vie du collectif auquel on appartient, en termes de compétences, mais aussi de confiance en soi. » Il ne s’agit pas seulement de savoir lire et écrire, mais également de pouvoir prendre sa place au sein de la société, celle de citoyen engagé au cœur du changement, comme l’explique Marie Bouret : « Le but de ces formations est de comprendre la société dans laquelle on s’inscrit pour ensuite développer des capacités individuelles et collectives. »
En 2021, six organisations membres du collectif “Former pour Transformer” se sont réunies autour de trois séances pour renforcer leurs capacités, partager leurs expériences et échanger sur leurs pratiques d’accompagnement et de formation.
Ces ateliers ont notamment été réalisés pour répondre aux besoins de nos deux partenaires rwandais, qui souhaitent mettre en place un programme d’alphabétisation. L’APEF en RD Congo, l’UGPM et Concept au Sénégal y ont partagé leurs méthodes et savoir-faire : de la participation des populations pour identifier leurs besoins, à l’élaboration et à l’animation des modules de formations, jusqu’au suivi des personnes formées.
Les résultats sont très positifs : « Ces webinaires ont apporté de nouvelles connaissances. Les échanges, très enrichissants, nous ont inspirés à différents niveaux : pour définir le profil de nos futurs alphabétiseurs, pour préparer l’animation de nos formations et pour envisager le suivi post-alphabétisation » disent Juvénal Turahirwa et Fidèle Mutabazi, les deux coordinateurs du projet Récasé. Par ailleurs, l’APEF qui a partagé ses pratiques en ressort également grandie, comme en témoigne Tabita Mwagalwa Dorcas, formatrice en alphabétisation : « Ces différents renforcements de capacités sur l’alphabétisation ont été très instructifs et nous ont permis de nous ouvrir sur différentes approches et perspectives de travail pour les prochaines formations. » Le collectif “Former pour Transformer” de Frères des Hommes bénéficie à toutes les organisations membres, dans une logique de partage et de construction collective de sociétés plus justes.
RETROUVEZ TOUS LES OUTILS PÉDAGOGIQUES CONSTRUITS ET RECENSÉS PAR FRÈRES DES HOMMES SUR L’ATELIER DE LA TRANSFORMATION SOCIALE : HTTP://ATELIER.FDH.ORG/FR/
Les volontaires
au cœur de nos actions
Une plongée dans la réalité des populations
Pour entretenir une véritable relation de proximité entre Frères des Hommes et ses partenaires, les volontaires de solidarité internationale sont des alliés de taille. Cette année 2021 a marqué l’arrivée de trois nouveaux VSI , auprès de Concept et de l’UGPM au Sénégal, de l’APEF en RD Congo et de Duhamic Adri et Adenya au Rwanda. Marie-Pierre, Ludivine, et Fabien ont tous vécu leurs premiers pas au sein des organisations partenaires auxquelles ils sont rattachés, et nous ont fait part de leurs premières impressions.
D’abord découvrir le territoire et les habitants… Ludivine, arrivée à Bukavu à la fin du mois de mai 2021, s’est rapidement plongée dans la réalité locale des populations. C’est une fois sur place qu’elle a « réalisé le quotidien et les difficultés des populations […] Par exemple j’ai été ébahie par les trajets que certaines femmes sont amenées à faire matin et soir pour venir au centre de formation de l’APEF : 2h à 3h de trajet, à pied essentielle-ment… » Fabien quant à lui, a posé le pied à Butaré au Rwanda à la fin du mois d’octobre. Ce qui l’a le plus marqué, c’est « la grande densité de population sur un petit territoire, même en campagne. J’étais étonné de voir comment chaque espace possible est utilisé pour cultiver haricots, manioc, maïs… »
Un changement d’environnement certes, mais surtout une grande aventure humaine et professionnelle qui a débuté pour chacun d’entre eux. Le rôle des volontaires est d’accompagner les dynamiques de formation et d’apprentissage mises en œuvre dans les projets. Ils sont une véritable courroie de transmission entre Frères des Hommes et l’organisation partenaire.
Marie-Pierre, qui accompagne notre partenaire Concept à Dakar depuis février 2021 nous explique : « Je suis très active dans la mobilisation des équipes pour qu’elles puissent toutes mieux travailler, mieux mobiliser leurs connaissances, leurs acquis et les formaliser pour les mettre au service des objectifs des différentes formations. Je leur apporte également une vision extérieure. » En RD Congo, Ludivine « participe aussi aux échanges et réflexions collectives avec les populations de Bukavu. »
Être volontaire, c’est une manière pour chacun d’eux de vivre leur engagement au quotidien, une expérience personnelle très forte, comme en témoigne Fabien : « Je me sens engagé, et je dirais même que je découvre un autre engagement ici. Là où j’avais le sentiment, en France, d’une dimension politique à cet engage-ment, au Rwanda l’engagement est avant tout social et économique. » Pour Ludivine, cette mission de 2 ans lui permet également « d’apprendre des autres, et d’apprendre sur soi, de partager des expériences et d’être au cœur des actions menées vers un changement. »
Marie-Pierre quant à elle conclut en ces termes : « Le volontariat, c’est aussi une volonté de se mettre au service de quelque chose, ce sont des convictions, des valeurs, un partage avec Frères des Hommes et avec les partenaires, que l’on porte aussi en soi. » Pendant les prochaines années, ces trois volontaires agiront auprès de nos partenaires et avec les populations pour faire vivre la solidarité, et seront des témoins privilégiés des effets concrets de nos actions.
La vie de l’association
Le bénévolat, c’est agir ensemble !
Frères des Hommes, ce sont des organisations partenaires, des populations mobilisées, des salariés, des donateurs, mais également des bénévoles engagés sur leur territoire en France. Nos bénévoles représentent un pilier de notre association. Par leur implication, leurs initiatives, et leurs forces de mobilisation, ils sont des acteurs à part entière de notre mouvement de solidarité qui construit une société plus juste et durable.
Le bénévolat peut prendre bien des formes au sein de Frères des Hommes. À travers notre dispositif de la Pépinière de la solidarité internationale, nos équipes locales rassemblent des bénévoles, qu’ils soient « Pépins », c’est-à-dire porteurs d’une action de solidarité avec des populations en situations de vulnérabilités, ou bien tuteurs et tutrices, c’est à dire accompagnateurs de Pépins dans la construction de leur action. Cette année 2021 a été celle des retrouvailles physiques. Tuteurs comme Pépins ont travaillé main dans la main avec nos partenaires, pour construire ensemble des actions contribuant au changement social. Julien V., Pépin, nous livre son ressenti : « Pour moi, l’engagement solidaire c’est le partage, l’humain et les rencontres. »
Être bénévole au sein de Frères des Hommes, cela peut aussi signifier être un « Lanceur de solidarité », au sein de la Fabrique Solidaire, notre dispositif de financement participatif. Leur engagement ? Collecter des dons auprès de ses proches pour soutenir une action de l’association contribuant au changement social. Cassiopée D. a organisé une collecte en équipe et témoigne de cette expérience particulière : « Je me suis sentie proche des populations accompagnées par Frères des Hommes via ses partenaires. Elles méritent qu’on leur donne de notre temps et que l’on s’engage à leurs côtés. Ma collecte a été également un prétexte pour parler autour de moi de ces actions qui me tiennent à cœur, je suis très heureuse d’y participer à ma manière. »
Par ailleurs, nos bénévoles peuvent aussi animer localement des débats et organiser des actions de sensibilisation à la justice sociale et environnementale. D’autres encore viennent en soutien aux salariés du siège parisien, par exemple pour être interprètes entre les partenaires étrangers lors des réunions du collectif Former pour Transformer ! En bref, le bénévolat est partout dans notre organisation, et en cela, il en est une composante essentielle.
Si être bénévole à Frères des Hommes c’est être pleinement acteur, c’est aussi se rencontrer et partager ! Pour accueillir davantage de personnes désireuses de donner de leur temps à Frères des Hommes, nous avons mis en place en 2021 un Pacte du Bénévolat « Être et agir ensemble ». L’objectif : avoir un cadre commun déclinant nos valeurs en principes pour agir. La force du collectif, si chère à nos actions à l’étranger, est omniprésente en France également. Nos bénévoles s’engagent à nos côtés, et c’est ensemble que nous avançons : Louise N, tutrice à Paris explique : « Je me suis dit que je pouvais peut-être apporter quelque chose, et que j’avais envie de continuer avec ce collectif, aussi pour me changer moi. » Catherine A., bénévole à Bordeaux témoigne également de son expérience : « On vit une forme d’horizontalité dans notre rapport ensemble, ça m’a énormément appris dans mon parcours personnel également. »
Fortes de bien des échanges constructifs en 2021, nos équipes sont prêtes à accueillir de nouveaux bénévoles, et à continuer d’agir ensemble en 2022 !
Les actions en France
Les Pépins construisent la solidarité
Comme ce fut le cas pour nos partenaires à l’étranger, les équipes bénévoles de Frères des Hommes se sont adaptées pour poursuivre leur mobilisation en dépit des contraintes imposées par la crise sanitaire. La Pépinière de la solidarité internationale a su maintenir le lien entre nos partenaires et les Pépins porteurs de projet. Avant de se rendre sur le terrain auprès des populations en situations de vulnérabilités, les Pépins construisent leur action de solidarité avec les tuteurs qui les accompagnent, ainsi qu’avec un partenaire à l’étranger. Ainsi, en 2021, plus d’une dizaine de Pépins ont été accueillis et ont initié cette démarche. C’est le cas de Mathis R. qui témoigne ici.
En mars 2021, il a découvert la Pépinière de la solidarité internationale et s’est tout de suite senti attiré par cette idée d’une action construite collectivement avec les populations locales : « Ce qui m’a tout de suite plu, c’est qu’il y a un vrai échange avec l’organisation partenaire de Frères des Hommes à l’étranger. Je trouve cette approche vraiment importante car cela légitime l’action. »
Accueilli par notre équipe bénévole de Saint-Étienne, il a trouvé en les personnes de Serge M. et Elisabeth B. deux tuteurs très impliqués dans l’accompagnement et la construction de son action de solidarité. « Ce qui me motivait, c’était de découvrir une nouvelle culture et de mener à bien une action de solidarité avec des acteurs locaux. » Mathis a également pu rencontrer d’autres Pépins, lors de réunions à distance, pour qu’ensemble ils discutent de leurs actions respectives.
Des moments enrichissants d’après Mathis : « Quand on commençait à choisir le partenaire, on se retrouvait sans vraiment se connaître mais on parlait de nos projets et c’était vraiment très intéressant car tous les profils sont différents. » D’autres formations ont également été proposées aux Pépins : découvrir la solidarité internationale à travers l’histoire de Frères des Hommes, mobiliser son entourage et collecter pour financer son projet, lutter contre les inégalités de genre… Tant d’outils et d’échanges utiles à la réflexion de ces jeunes pousses solidaires !
Le choix de Mathis s’est finalement porté sur une action mise en œuvre par notre partenaire sénégalais Concept, autour de l’accompagnement de jeunes artisans vers l’entreprenariat. Régulièrement en contact avec Concept, notre Pépin et ses tuteurs travaillent depuis l’été 2021 à l’élaboration de son action de solidarité : « Le but c’est vraiment de se rendre utile. C’est difficile de construire un projet lorsqu’il nous manque des éléments de contexte : c’est là où les tuteurs m’ont le plus aidé ! Ils ont des ressources à me donner, dans ma réflexion ils m’aident vraiment beaucoup, je ne pourrais pas y arriver sans eux. C’est un peu long à appréhender parce que je suis tout nouveau dans le domaine mais je suis vraiment motivé et pressé d’y être. Je devrais partir au début du mois de mars 2022. »
Le parcours de Mathis depuis près d’un an ressemble à celui des autres Pépins qui ont rejoint le dispositif de la Pépinière en 2021 : la crise sanitaire n’a donc pas empêché à la solidarité internationale de se développer, bien au contraire !
Le changement social
Prendre conscience de son pouvoir d’agir
Lorsque Frères des Hommes parle de « changement social », c’est sur la base d’une vision partagée avec nos organisations partenaires. Comme nos partenaires, nous pensons que les initiatives solidaires ne sont pérennes et porteuses de changement que si elles sont mises en œuvres par les populations.
Notre rôle est de permettre le renforcement des capacités d’action des populations elles-mêmes. Leur implication est primordiale pour que leurs conditions de vie changent et que les organisations collectives contribuent à modifier la réalité de leurs territoires. Pour que cette implication soit possible, il est important que les populations puissent développer une réflexion sur des situations qui les contraignent au quotidien ainsi qu’une prise de conscience progressive de leur pouvoir d’agir individuel.
C’est ainsi que différents ateliers sont organisés au sein de l’ESDEL, fondée par notre partenaire CENCA au Pérou. Ils ont pour vocation de sensibiliser les habitantes et habitants du quartier Mariategui à leurs droits, de développer leur confiance et leurs capacités d’analyse, et de les amener à prendre conscience des situations d’injustice et d’inégalités auxquelles ils font face. L’école propose des espaces d’échanges multiples, des discussions horizontales et des débats, à travers lesquels les participants prennent collectivement conscience des situations de vulnérabilités vécues.
Davis Morante, directeur de CENCA en témoigne : « L’ESDEL est une formation sociale et politique pour se sentir responsable de sa communauté. On y développe la coresponsabilité. Les habitants coproduisent du savoir et des solutions avec et pour les autres. Ils ont une autre perspective de travail en collectif. Avec l’ESDEL, on peut passer de l’action individuelle à des actions collectives pour tout le quartier. »
Bien souvent, les actions collectives sont conduites par les populations au sein de petits territoires comme un quartier ou un village. La force de l’exemple : ce sont des petites initiatives concluantes qui motiveront encore davantage les populations. Soutenue par l’ESDEL et par CENCA, Justina Ramos et trois autres femmes se sont mobilisées : « Nous avons fait une vidéo participative pour montrer que nous souffrions dans nos quartiers escarpés en raison de l’absence totale de services publics de base. » Cette vidéo a été utilisée pour faire du « plaidoyer » auprès des autorités locales. Aujourd’hui ces dernières ne peuvent plus fermer les yeux. Elles sont obligées d’agir pour développer les infrastructures dans le quartier de Mariategui. C’est donc ensemble que ces femmes, comme tant d’autres personnes, ont agi pour que leurs conditions de vie s’améliorent.
Grâce au développement de leur pouvoir d’agir, les populations sont en mesure de mener des actions collectives et solidaires, sources d’innovations sociales, économiques, ou encore environnemen-tales. Oui, la solidarité collective crée du changement !
La générosité en mouvement
Donner maintient
le lien
Depuis 56 ans, le soutien et la fidélité des donatrices et donateurs représentent pour Frères des Hommes une chaîne de solidarité indispensable à notre association. Nos donateurs sont un pilier solide sur lequel peuvent s’appuyer nos différentes actions, en France comme à l’étranger. Être donateur de Frères des Hommes, c’est s’engager concrètement pour l’amélioration des conditions de vie des populations en situations de vulnérabilités et contribuer au changement pour plus de justice sociale et environnementale.
La générosité est présente sous bien des formes à Frères des Hommes : certains optent pour un don en fin d’année, d’autres pour plusieurs dons au cours de l’année, ou encore pour le don régulier, mensuel ou trimestriel par prélèvement automatique depuis leur compte bancaire. Ce mode de soutien par prélèvement représente en 2021 environ un tiers des dons collectés grâce à la générosité du public : une part non négligeable qui nous permet d’être engagés auprès de nos partenaires et des populations sur le long terme. Être donateur régulier, c’est une forme d’engagement précieuse pour Frères des Hommes.
Guillaume S. a franchi le cap en 2021 en devenant donateur par prélèvement automatique : « Je me suis dit qu’en donnant tous les mois, je maintiendrais un lien réel avec des valeurs et des actions qui me sont chères. »
En 2021, beaucoup de nos donateurs ont renouvelé leur soutien à Frères des Hommes : un grand merci à eux de construire avec nous un futur durable et respectueux de toutes et tous !
Le programme 2022
Haïti
Pour le Mouvement paysan Papaye, le projet démarré en avril 2019 prend fin au mois de mars 2022 mais les activités économiques et environnementales auprès des populations se poursuivent. Une phase d’évaluation et de bilan est en cours pour construire un nouveau projet et rester présent auprès des populations.
Pérou
Notre projet « Habla Mujer » conduit avec notre partenaire CENCA se poursuit en 2022. Des formations visant à développer le pouvoir d’agir des habitants de Mariategui sont programmées. Par exemple : formation en entreprenariat économique ; accompagnement légal, psychologique et social des femmes ; activités de plaidoyer local du réseau des cantines communes contre l’insécurité alimentaire.
Rwanda
L’année 2022 est riche en formations et en accompagnement des familles paysannes : 600 personnes vont être formées en alphabétisation et des actions de sensibilisation en agroécologie et en hygiène et nutrition sont proposées au sein de 32 écoles. À la fin de l’année, un « parlement virtuel » sur le thème du plaidoyer local rassemblera les 64 groupements paysans prenant part au projet Récasé.
République Démocratique du Congo
L’APEF accueille la troisième promotion de formation d’apprenantes en coupe-couture et en alphabétisation. Les femmes de la deuxième promotion vont être diplômées. Un « Grand Collectif » de femmes entrepreneuses se structure pour lancer de nouvelles actions socio-économiques à Bukavu.
Sénégal
À Méckhé, avec l’UGPM, les premières formations en alphabétisation sont prévues pour 7 groupements paysans. Le « collège des jeunes » poursuit sa structuration, tandis que de nouvelles formations portant sur la citoyenneté ou encore sur l’agroécologie seront mises en place pour les groupements. Des activités de mobilisation sociale sont également organisées pour valoriser le rôle des paysans et paysannes dans la société.
À Dakar, Concept poursuit son action d’accompagnement des 90 jeunes apprentis, avec l’intégration de nouvelles formations portant notamment sur l’hygiène et les risques socio-professionnels, l’entreprenariat ou encore la citoyenneté. Les premières actions collectives d’entreprenariat et d’initiative citoyenne par les jeunes vont voir le jour.
Inde
Notre action de 3 ans avec Fedina a pris fin en décembre 2021 : l’heure est au bilan et à la poursuite du dialogue pour redéfinir avec Fedina les futures actions à conduire avec les populations et construire ensemble un nouveau projet.
Former pour transformer
Notre collectif se structure davantage avec la mise en place d’une coordination partagée entre Duhamic-Adri et Cenca. Les échanges de pratiques entre ses membres se poursuivent pour renforcer et améliorer les actions auprès des populations ! Un voyage d’échanges entre nos partenaires sénégalais, rwandais et congolais se prépare d’ores et déjà. Par ailleurs, un fonds d’appui pour des actions favorisant la participation des populations est lancé.
France
En 2022, les actions de la Pépinière de la solidarité vont poursuivre leur développement : accueillir des bénévoles et des Pépins porteurs de projet, démultiplier les équipes locales et renforcer le lien avec leur territoire, tels sont nos défis !
Haïti
Pour le Mouvement paysan Papaye, le projet démarré en avril 2019 prend fin au mois de mars 2022 mais les activités économiques et environnementales auprès des populations se poursuivent. Une phase d’évaluation et de bilan est en cours pour construire un nouveau projet et rester présent auprès des populations.
Pérou
Notre projet « Habla Mujer » conduit avec notre partenaire CENCA se poursuit en 2022. Des formations visant à développer le pouvoir d’agir des habitants de Mariategui sont programmées. Par exemple : formation en entreprenariat économique ; accompagnement légal, psychologique et social des femmes ; activités de plaidoyer local du réseau des cantines communes contre l’insécurité alimentaire.
Rwanda
L’année 2022 est riche en formations et en accompagnement des familles paysannes : 600 personnes vont être formées en alphabétisation et des actions de sensibilisation en agroécologie et en hygiène et nutrition sont proposées au sein de 32 écoles. À la fin de l’année, un « parlement virtuel » sur le thème du plaidoyer local rassemblera les 64 groupements paysans prenant part au projet Récasé.
République Démocratique du Congo
À Méckhé, avec l’UGPM, les premières formations en alphabétisation sont prévues pour 7 groupements paysans. Le « collège des jeunes » poursuit sa structuration, tandis que de nouvelles formations portant sur la citoyenneté ou encore sur l’agroécologie seront mises en place pour les groupements. Des activités de mobilisation sociale sont également organisées pour valoriser le rôle des paysans et paysannes dans la société.
À Dakar, Concept poursuit son action d’accompagnement des 90 jeunes apprentis, avec l’intégration de nouvelles formations portant notamment sur l’hygiène et les risques socio-professionnels, l’entreprenariat ou encore la citoyenneté. Les premières actions collectives d’entreprenariat et d’initiative citoyenne par les jeunes vont voir le jour.
Sénégal
Notre partenaire l’UGPM va se situer dans la continuité du projet précédent (qui a pris fin en 2020) en organisant des formations sur la « gouvernance » des groupements, sur les rapports de domination, ainsi que des formations en alphabétisation et le suivi des exploitations familiales. Par ailleurs 10 nouveaux groupements paysans seront créés. Toujours au Sénégal, un nouveau partenaire, l’organisation Concept, rejoint Frères des Hommes avec un projet de 3 ans d’accompagnement de jeunes apprentis artisans grâce des formations techniques et la création d’un fonds d’appui en entrepreneuriat.
Inde
Notre action de 3 ans avec Fedina a pris fin en décembre 2021 : l’heure est au bilan et à la poursuite du dialogue pour redéfinir avec Fedina les futures actions à conduire avec les populations et construire ensemble un nouveau projet.
Former pour transformer
Notre collectif se structure davantage avec la mise en place d’une coordination partagée entre Duhamic-Adri et Cenca. Les échanges de pratiques entre ses membres se poursuivent pour renforcer et améliorer les actions auprès des populations ! Un voyage d’échanges entre nos partenaires sénégalais, rwandais et congolais se prépare d’ores et déjà. Par ailleurs, un fonds d’appui pour des actions favorisant la participation des populations est lancé.
France
En 2022, les actions de la Pépinière de la solidarité vont poursuivre leur développement : accueillir des bénévoles et des Pépins porteurs de projet, démultiplier les équipes locales et renforcer le lien avec leur territoire, tels sont nos défis !</p